La culture à New York
Au xxe siècle, New York a joué un rôle de premier plan dans la culture américaine. C'est durant l’Entre-deux-guerres que le quartier de Harlem est devenu le centre du renouveau de la culture afro-américaine, appelé Renaissance de Harlem, qui toucha tous les domaines de la création artistique et littéraire. Dans la deuxième moitié du xxe siècle naissent de nouveaux genres artistiques (expressionnisme abstrait) et musicaux (punk rock et hip-hop dans les années 1970). Une culture de la rue (street culture) se développe autour du rap, du graffiti, du deejaying, du break dance et du Streetwear et se diffuse dans le monde entier depuis New York.
New York demeure aujourd'hui l'un des principaux foyers culturels de la planète. En effet, la ville accueille environ 2 000 organisations culturelles et artistiques et plus de 500 galeries d'art. Le Département des affaires culturelles de la ville de New York, fonctionne avec un budget annuel de 131 millions de dollars, ce qui représente le premier budget culturel public américain, devant celui du National Endowment for the Arts, l'agence culturelle « fédérale ». Il finance plusieurs dizaines d'institutions culturelles dans la ville (musées, conservatoires, théâtres). La culture new-yorkaise est cosmopolite et plurielle : élitiste dans ses opéras et ses théâtres avant-gardistes, la création artistique est également populaire avec les comédies musicales de Broadway ou tout simplement dans la rue.
Enseignement supérieur
À l'instar d'autres grandes métropoles américaines, la ville de New York est pourvue de très nombreux établissements d'enseignement supérieur.
L'université la plus célèbre et la plus prestigieuse de la ville est l'université Columbia, fondée en 1754, et qui fait partie de la très prestigieuse et sélective Ivy League. Mais les autres universités privées de la ville sont également réputées et prisées par les étudiants du monde entier. Ainsi, l'université de New York, qui possède différents campus dispersés dans la ville est la plus grande université privée du pays avec plus de 40 000 étudiants, alors que l'université Fordham est l'une des universités jésuites les plus célèbres de la côte est. Mais New York ne compte pas que sur ses établissements privés pour assurer sa réputation académique ; en effet, l'université de la Ville de New York est la plus grande université urbaine des États-Unis, alors que le City College of New York, situé dans le quartier de Harlem est réputée pour avoir formé de nombreux prix Nobel. En outre, dans le domaine des arts, la Cooper Union, fondée en 1859 constitue l'un des établissements les plus sélectifs au monde.
Fondé en 1955, le Red Wings de Rochester est un établissement d'enseignement supérieur qui a été le berceau de la technologie graphique de la 3D. Par ailleurs, le fondateur du laboratoire graphique de l'université (New York Institute of Technology Computer Graphics Lab), Edwin Catmull a par la suite fondé les studios d'animation Pixar. Ce laboratoire est aujourd'hui reconnu comme l'un des fleurons de l'industrie graphique informatique, et fait partie des principaux groupes de recherche et développement au monde dans ce domaine.
Musées
Le Metropolitan Museum of Art est le plus célèbre de Manhattan. Avec ses deux millions d'œuvres, ses 130 000 mètres carrés et ses 4.5millions de visiteurs annuels, le « MET » se place parmi les plus grands musées du monde. D'autres musées, dispersés dans toute la ville, proposent également des collections d'art généralistes (The Frick Collection, le Brooklyn Museum, le Queens Museum of Art) ou spécialisés (The Cloisters pour le Moyen Âge ; l'American Folk Art Museum et le Whitney Museum of American Art pour l'art américain). L'art contemporain est représenté par de nombreuses institutions telles que le Musée Solomon R. Guggenheim, le Museum of Modern Art ou encore le New Museum of Contemporary Art.
Dans le domaine des sciences et des techniques, on trouve le New York Hall of Science, le Skyscraper Museum ou encore le Staten Island Institute of Arts & Sciences ; mais le plus prestigieux est le Muséum américain d'histoire naturelle avec ses 32 millions de spécimens et d'objets, ainsi que son planétarium.
Enfin, de nombreux musées illustrent l'histoire et la diversité ethnique de New York : au nord de Manhattan se trouvent le Studio Museum in Harlem (culture afro-américaine), le Museum of the City of New York, the Hispanic Society of America et le musée du Barrio (culture hispanique et latino-américaine), le Musée juif de New York. Le New York City Fire Museum et le New York City Police Museum rendent hommage aux pompiers et aux policiers de la ville.
Voici la liste des musées de New York :
-American Folk Art Museum
-Muséum américain d'histoire naturelle
-Brooklyn Academy of Music
-Brooklyn Museum
-Carnegie Hall
-The Cloisters
-The Frick Collection
-Jacques Marchais Museum of Tibetan Art
-The Hispanic Society of America
-Lincoln Center for the Performing Arts
-Metropolitan Museum of Art (« The Met »)
-Museum of Modern Art (The « MoMA »)
-Museum of the City of New York
-El Museo del Barrio
-Solomon R. Guggenheim Museum
-National Museum of the American Indian
-New Museum of Contemporary Art
-New York City Fire Museum
-New York City Police Museum
-Contemporary Art Center
-Staten Island Institute of Arts & Sciences
-Studio Museum in Harlem
-Queens Museum of Art
-Whitney Museum of American Art
La peinture à New York
L'école de New York inaugure l'expressionnisme abstrait pendant la Seconde Guerre mondiale, qui se divise en deux tendances principales : l'« Action painting » et le « Colorfield Painting ». Les premiers représentants de ce courant artistique sont Willem de Kooning, Clyfford Still, Jackson Pollock, Mark Rothko ou encore Ad Reinhardt.
Ces artistes sont suivis par une génération de femmes comme Joan Mitchell, Helen Frankenthaler et Lee Krasner. Viennent ensuite les artistes new-yorkais, du pop art comme Andy Warhol, Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat et de l'art conceptuel comme Robert Morris, qui montrent la vitalité de New York dans le domaine de l'art contemporain.
Dans la culture populaire
New York au cinéma
La ville de New York est le théâtre de très nombreux films et de très nombreuses séries télévisées : elle est le deuxième centre de production cinématographique des États-Unis, derrière Hollywood. Ceci s'explique par le fait que le cadre de Big Apple est propice aux tournages, avec les gratte-ciel et la multitude de petits quartiers qui correspondent à plusieurs modes de vie. Les personnages des films se déroulant à New York peuvent ainsi être de toutes origines, avoir toutes sortes d'emplois, ce qui renforce cette image de melting-pot qu'il s'agit parfois de montrer dans ces mêmes films ou séries.
Les films célèbres qui se déroulent à New York sont légion, et la ville sert de décor à tous les genres cinématographiques. On peut tout d'abord citer New York, New York ou Gangs of New York du réalisateur new-yorkais Martin Scorsese, Diamants sur canapé de Blake Edwards, Manhattan de Woody Allen et les comédies musicales Un jour à New York, West Side Story et Fame. Dans un autre genre, les trois versions de King Kong ont toutes pour cadre New York, ainsi que Le Parrain, Il était une fois en Amérique et Les Affranchis, qui traitent de la mafia, ou encore dans un registre plus comique Un prince à New York, avec Eddie Murphy, Madagascar des studios Dreamworks, Le diable s'habille en prada, ou encore Le Gendarme à New York avec Louis de Funès. Les films de science-fiction post-apocalyptique prennent, eux aussi, pour cible la métropole comme : New York ne répond plus. Les cinq adaptations cinématographiques du comics Spiderman mettent aussi largement en valeur l'architecture new-yorkaise, notamment lors des séquences où l'homme-araignée se déplace de bâtiment en bâtiment dans la ville.
La présence massive de New York comme décor de film fait de la ville un lieu étrangement familier pour les habitants du monde entier, comme l'observe le réalisateur et scénariste Jean-Claude Carrière : « Ma première impression, qui ne disparaîtra jamais et que beaucoup de visiteurs ont partagée, est de traverser une ville où j'ai déjà vécu. Je la connais, comme tout le monde, par le cinéma. Je la connais et je la reconnais. Même les sirènes de police me sont familières. Le cinéma a fait de New York une ville des pas perdus, une cité spectrale où nous avons tous voyagé, un jour ou l'autre. »
Les attentats du 11 septembre 2001 ont également inspiré plusieurs réalisateurs, qui ont mis en images soit les attaques terroristes elles-mêmes, soit l'impact qu'elles ont eu sur la ville et ses habitants. Ainsi le générique de La 25e Heure, de Spike Lee, montre-t-il des faisceaux lumineux sous plusieurs angles, avant qu'un plan plus large ne révèle que ce sont ceux qui s'élèvent vers le ciel pour remplacer les tours du World Trade Center désormais disparues. Le film The Guys avec Sigourney Weaver sorti en 2002 traitait, lui, de la difficulté d'oublier ces événements et de surmonter l'absence des personnes mortes ce jour-là. La même année, 11'09'01 (Onze minutes, neuf secondes, une image) réunissait onze réalisateurs d'origines diverses, chacun montrant un point de vue différent sur les attentats. En 2004, Michael Moore incluait dans son documentaire Fahrenheit 9/11 de nombreuses séquences des attaques. Le film World Trade Center d'Oliver Stone dépeint, lui, la chronologie de cette journée à travers le regard de deux policiers, l'un d'eux étant interprété par Nicolas Cage. C'est la première grande production hollywoodienne à traiter de manière directe ces attentats.
En 2007, dans Je suis une légende de Francis Lawrence, l'on peut voir la ville de New York dépourvue de tous ses habitants ; la scène du flashback durant l'évacuation et l'explosion du pont de Brooklyn est la plus chère jamais tournée à New York : 6 jours de tournage pour 6 millions de dollars. En 2008, la crise économique a inspiré Oliver Stone pour son film Wall Street : L'argent ne dort jamais.
New York à la télévision
Le Chrysler Building et le MetLife Building, dans le quartier de Midtown.
Parmi les sitcoms les plus connues qui se déroulent à New York, on peut citer Friends (qui a intégré la ville de New York à la série pendant dix ans, avec les plans de la ville que l'on voit dans tous les épisodes, les visites de lieux célèbres…), mais aussi Jessie, Spin City, How I Met Your Mother, Will et Grace ou Gossip Girl par exemple. Le sitcom Seinfeld a aussi contribué à mettre la ville de New York en valeur avec ses personnages et ses aventures et ce, pendant neuf ans.
Cependant, la série récente qui a le plus mis Big Apple en valeur est incontestablement Sex and the city puisque, tournée sur place, au cœur de la mégapole, elle a mis la ville au premier plan. New York a ainsi été envisagé par les créateurs non comme un simple décor, mais comme la « cinquième dame » de la série, s'ajoutant aux quatre héroïnes. La ville est absolument indissociable de la série et les scénaristes ont toujours tenté d'ancrer les épisodes dans la réalité new-yorkaise, par exemple en faisant dîner les personnages dans des restaurants réels et à la mode au moment du tournage. Enfin, ils ont fait évoluer les personnages en même temps que la ville, faisant emménager le personnage de Samantha dans un loft du Meatpacking District, au sud de Manhattan, juste au moment où celui-ci émergeait comme un quartier résidentiel (et non plus industriel) très à la mode. Le personnage de Miranda est contraint de déménager à Brooklyn pour trouver un logement qui pourra accueillir sa nouvelle famille agrandie, un exemple révélateur de la hausse des prix de l'immobilier dans Manhattan, qui a contraint de nombreuses personnes - même aisées - à aller vivre dans les autres arrondissements de la ville.
New York inspire aussi beaucoup les auteurs de séries policières. On retrouve ainsi toutes sortes de séries qui traitent des affaires criminelles dans la ville de New York, avec par exemple Les Experts : Manhattan, Castle, FBI : Portés disparus, New York, police judiciaire, New York, unité spéciale, New York Police Blues, New York 911 qui traite davantage du rôle des pompiers et des services de secours à New York ou encore Unforgettable.
New York dans la musique
La ville donne une place importante aux lieux de concerts, et entre autres aux clubs de jazz, mais l'industrie musicale a également été très inspirée par New York, ses différents quartiers, sa population, et son atmosphère particulière. La première Fête de la Musique (Make Music New York) a été organisée en 2007, sous l'impulsion d'Aaron Friedman. L'édition 2009 comprend quelque 900 groupes inscrits qui se produisent dans plusieurs arrondissements de la Grosse Pomme.
La chanson la plus célèbre est probablement New York, New York, composée par John Kander et écrite par Fred Ebb pour Liza Minnelli, puis reprise par Frank Sinatra. Ce standard glorifie New York comme la ville de tous les possibles, magnifiant son pouvoir d'attraction sur le reste du monde.
Si certains déclarent leur amour à la ville tout entière (I Love New York de Madonna ; New York City Serenade de Bruce Springsteen ; New York de Bryan Adams ; NYC du groupe local Interpol ; An Open Letter To NYC et To the 5 Boroughs des Beastie Boys ; Jay-Z et Alicia Keys dans leur titre Empire State of Mind ou encore New York state of mind de Billy Joel), d'autres choisissent de n'évoquer que certains quartiers (Chelsea Morning, de Joni Mitchell ; Coney Island Baby, de Lou Reed ; Harlem, de Duke Ellington ; Central Park West, de John Coltrane ; Tribeca, de Kenny G), voire certaines rues (Seventh Avenue, de Rosanne Cash ; Positively 4th Street, de Bob Dylan ; Union Square, de Tom Waits ; Avenue B, d'Iggy Pop ; Ludlow Street, de Julian Casablancas) ou certains éléments de l'architecture new-yorkaise (Queensboro Bridge, de David Mead ; Times Square, de Marianne Faithfull ; Empire State Building, de Randy Newman). D'autres encore évoquent les transports de la ville, que ce soit ses taxis (Cabbies on Crack, de Ramones) ou son métro (My My Metrocard, de Le Tigre ; Subway Train, des The New York Dolls ; Take the A Train, morceau écrit par Duke Ellington et Billy Strayhorn ; Take the L Train (To 8 Ave.), de Brooklyn Funk Essentials). On peut aussi évoquer ici des artistes anglais comme Sting qui a célébré Big Apple avec sa chanson Englishman in New York, ou le groupe glam-rock T. Rex avec la chanson simplement intitulée New York City ou encore Sex Pistols avec New York. Les Irlandais des Pogues ont également fait leur tribut à la ville, avec Fairytales of New York, tout comme les Français Serge Gainsbourg (New York - USA), Michel Sardou (La Java de Broadway - Chanteur de Jazz) et Claude Nougaro (Nougayork).
Aussi, la vogue new-yorkaise des années 1970-1980 a vu le « déménagement » de deux Anglais célèbres à New York, tous deux sur les bords de Central Park : Mick Jagger et John Lennon. On trouve par exemple mention de New York dans la chanson Shattered des Rolling Stones, sur l'album Some Girls en 1978. Plus récemment dans les années 2000, The Strokes, groupe américain, parle aussi de leur ville dans New York City Cops ou encore le groupe anti-folk français Herman Düne avec Take Him Back to New York City.
Dans le domaine de la musique classique, la ville est devenue après 1945 une place importante au niveau mondial tant au niveau de la qualité des grands orchestres qui y résident comme l'Orchestre philharmonique de New York, des salles de concert comme le Lincoln Center (accueillant le célèbre Metropolitan Opera) ou le Carnegie Hall, des écoles de musique réputées comme la Juilliard School, que des compositeurs qui y ont vécu et travaillé. Parmi les plus emblématiques se trouvent Leonard Bernstein qui composa notamment West Side Story en 1957 en hommage à sa ville, et plus récemment les deux fondateurs du courant de musique minimaliste, Steve Reich et Philip Glass, dont le travail est très lié à New York et son dynamisme culturel depuis la fin des années 1960.