Un gratte-ciel spectaculaire a été inauguré mardi à Manhattan, à l'extrême ouest de l'île. Il constitue la première étape d'un projet baptisé Hudson Yards , qui comprendra à terme une quinzaine de tours, parmi les plus grandes de New York.
Plus que la taille du projet, c'est son emplacement qui en fait une véritable prouesse architecturale : le quartier ne repose pas sur la terre ferme. Il est entièrement construit sur deux dalles géantes, posées au-dessus du faisceau ferroviaire qui quitte Pennsylvania Station. Une trentaine de voies seront couvertes, à l'endroit même où circulent les wagons transportant chaque jour les milliers de banlieusards du New Jersey.
New York a-t-elle vraiment besoin d'un nouveau quartier ? La question avait fait couler beaucoup d'encre, au moment où l'ancien maire, Michael Bloomberg, avait décidé de rezoner le quartier pour y faire pousser ces gratte-ciel. Mais à voir le taux d'occupation des bureaux new-yorkais, la réponse est oui.
La ville en propose 41 millions de mètres carrés, auxquels devraient s'en ajouter 2 millions dans les deux ans qui viennent, sans que cette abondance suffise à satisfaire la demande. Malgré la construction du nouveau World Trade Center et de Brookfield Place - au sud de Manhattan -, le marché new-yorkais reste extrêmement tendu : le quartier Midtown affiche le taux de vacance le plus bas du pays, les bureaux vides ne représentant que 11% du total.
Les entreprises sont déjà nombreuses à vouloir rejoindre le nouveau quartier promis pour être smart, économe et durable : Time Warner, qui avait déjà joué les pionniers en investissant le quartier de Columbus Circle il y a une dizaine d'années, a réservé la moitié d'une tour de 92 étages pour ses quelque 5.000 salariés. La marque de mode Coach a opté pour une plus petite tour de 52 étages, qu'elle partagera avec L'Oréal et SAP.
Le groupe américain Great Plains Energy , propriétaire de la compagnie d'électricité Kansas City Power & Light, a annoncé mardi le rachat de son concurrent Westar Energy pour 8,6 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) en numéraire et en actions, la plus importante opération conclue cette année sur le marché de la distribution d'électricité aux Etats-Unis.
La baisse de la demande d'électricité, sur les marchés régulés comme sur les marchés libres, liée aux mesures d'économies et au ralentissement de l'activité, s'est déjà traduite par plusieurs annonces de concentration, les « utilities » cherchant à réduire leurs coûts et à diversifier leur portefeuille. Dominion Resources a ainsi conclu le rachat de Questar pour environ 4,4 milliards de dollars et Exelon a fusionné avec Pepco Holdings pour 6,8 milliards.
En Bourse, l'action Westar gagnait 7,7% à 56,99 dollars vers 16h05 GMT mais restait en dessous du prix de 60 dollars annoncé par Great Plains. Ce dernier abandonnait 4,8% à 29,50 dollars. La valeur d'entrepriseretenue pour l'opération est de 12,2 milliards de dollars en incluant environ 3,6 milliards de dollars de dette, ont précisé les deux sociétés. Great Plains a précisé s'être assuré environ huit milliards de dollars de financements auprès de Goldman Sachs.
« Le financement sera difficile mais la difficulté semble gérable », a commenté Timothy Winter, analyste de Gabelli & Co. Si le projet est mené à son terme, Great Plains comptera plus de 1,5 million de client dans le Kansas et le Missouri et sa capacité de production atteindra près de 13.000 mégawatts.